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ANAMORPHOSES Longtemps mes dessins ont tourné autour de cette dualité et de ce trouble dans une espèce de dialogue intime, à la recherche de la compréhension du phénomène qui fait qu'un cube dessiné en deux dimensions peut devenir morphologiquement un cube en trois dimensions. Et cette recherche arrivait à un moment ou mon oeuvre avait besoin de quelque chose de nouveau qui puisse en même temps être une synthèse et dire autrement ce que je voulais dire. "Car qu'est-ce qui pourrait me représenter mieux qu'un cube anamorphosique, c'est-à-dire, un espèce de cube ouvert, un contenant, dans lequel il n'y a rien, un contenant vide."
Moi, quand je regarde l'anamorphose terminée, elle me fait physiquement
rire... Le rire est une réaction devant ce qui tout à coup prend de la
dimension et met face à un volume auquel on ne s'attend pas. Ça me
rappelle le conte japonais ou chinois de ce peintre qui peint la mer ou
un fleuve ; ensuite il peint une barque, et il disparaît dans le
paysage... C'est exactement la même chose. Je fais cette forme, et tout
d'un coup je suis pris dedans, je suis pris dans cette dimension qui
change. Alors je ris comme si on me racontait une très bonne histoire. Finalement, c'est comme ça que ça se passe dans la vie, la variation de perception des choses et des êtres, tout ce qui peut se produire dans une même journée, dans un même instant
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