Les fresques, témoignant de l'engagement d'André Elbaz, disent la facilité avec laquelle une poignée d'hommes décident du sort de leurs semblables, et comment les idéologies successives se sont consacrées, à travers l'Histoire, à semer l'angoisse, la destruction et la mort. Le génocide du Rwanda compte parmi les événements douloureux que l'artiste a donné à voir dans ses fresques. Voici comment Elbaz parle de cet aspect de son travail : "Depuis 1964, je fais partie de ceux qu'on appelle dans les pays anglo-saxons, les war-artists. Entre 1964 et 67, et longtemps après, j'ai cherche à montrer, dans mes séries à l'encre de chine sur les Trains, les Escaliers, les Visages, et d'autres encore, l'être saisi au moment ou son destin bascule. Plus tard, à partir de ces dessins, j'ai réalisé mon court-métrage, La nuit n'est jamais complète, accompagné par l' Oratorio de Schönberg, N'avoir pas vécu directement dans son propre corps la violence de l'histoire n'empêche pas d'avoir une nécessite de l'exprimer. Je veux que les gens voient et puissent ne pas comprendre ce qui se passe. Qu'ils se sentent en contact avec tant de vivants saisis par cet arrêt de mort et qu'ils se disent à propos de mon travail : qu'est-ce qu'il veut dire ou montrer avec ça ?
Est-il déraisonnable de se consacrer à ceux qui ont été brûlés par la
réalité alors que soi-même on n'est brûlé que par la question ?"
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